jeudi 24 juin 2010

Quand la musique influence la mode

Comme le dit Karl Lagerfeld dans son duo avec les SALM, "je trouve que mode et musique,



Pas parce que ça commence tous les deux par un "M", C'est des choses qui vont très très bien ensemble". Et notre empereur de la mode est très loin d'avoir tort! Depuis le début de la société de consommation et de la démocratisation de la culture, les jeunes s'habillent à l'image de leurs idoles. Et l'industrie du textile l'a bien compris! Je vous propose d'analyser le phénomène à travers six exemples assez représentatifs, et couvrant plusieurs styles. On aura bien évidemment les monuments que sont Madonna et Michael Jackson, mais aussi des rockeurs qui ont lancé la mode malgré eux, les sex pistols. Plus récent, j'aborderai le revival du rock anglais, plus proche du Londres des 60's et du NY de la fin de la même décennie que de la brit pop des 90's, orchestré par les Libertines. Niveau plus street culture, on a la démocratisation du hip hop fluo par Kid Cudi. Enfin, plus osé et excentrique, comment ne pas évoquer Lady Gaga?

Petit bond dans le temps, du genre celui que fait Carrie Bradshaw au début de sex and the city 2. (Oui... paie ta référence d'inculte...) On est en plein dans les 80's. Les ondes radio chantent à longueur de journée "Like a virgin! Touched for the very first time! Like a virgin, when your heart beats, next to mine!" Une future icône prend son essor, il s'agit de Madonna of course! Souvenez vous, les mitaines en résille, les robes courtes sur des leggings assortis, le tout surmonté de bijoux dignes de Barbie. Le look est kitsh, décalé, facile à copier, original, peu cher. Conséquences de tout cela? L'arrivée d'une ribambelle de minis Madonna dans les rues du monde entier. Un engouement (presque) jamais égalé, qui continue à inspirer, trois décennies plus tard. (j'ai toujours pensé que le look de Sandy à la fin de Grease était inspiré par Madonna)
Flashback dans les 80's pour Carrie Bradshaw

Vers la même époque, un jeune homme réussit aussi à monopoliser les antennes avec sa pop très inspirée par les grands de la soul et du funk. L'un des grands tubes de ses débuts? "Billie Jean is not my lover, she's just a girl who claims that I am the one!" He oui Michael! You are the one! The one who shook the world of pop! Et pas que le monde de la pop d'ailleurs. Michael, c'est le début de la veste d'offficier à paillettes (que réhabilitera Balmain en 2009), les derbies vernies, le gant (non, pas LES gantS. Le grand Jackson se contente d'un seul gant, à une seule main). Sans oublier le pantalon noir serré et arrivant juste au dessus des chevilles. Cet accoutrement va faire le tour de la planète,et être adopté par un grand nombre de marques de luxe qui le revisitent presque chaque année. Défilé Balmain 2009


All in all, les années 80 nous ont donné des perles niveau musiciens faisant la mode.

A l'opposé, et une dizaine d'années plus tôt, en UK, un look devint culte en cultivant la destruction, l'anti-conformisme et la contre culture. Lancé par la bande à Johnny Rotten et Sid Vicious, dans un monde changé par les trente glorieuses et le consumérisme de masse, les sex pistols révolutionnèrent les codes de la mode en les détournant et les tournant en dérision à coups de tartans, trous, épingles à nourrice, cheveux rouges, j'en passe et des meilleures. Mais bon... ici, la révolution fut orchestrée par la mode elle-même, puisque les sex pistols sont les petits protégés de Vivienne Westwood et son compagnon de l'époque, Malcolm Mclaren. Les deux amants avaient, depuis 1971, un magasin de musique et de vêtements appelé "sex", qu'une bande de jeunes fréquentait régulièrement. Le couple les prit sous son aile. Mclaren s'occupa de leur carrière musicale, Westwood de leur garde-robe. Ainsi naquirent les sex pistols. Le mouvement punk était prêt à bousculer les codes en vigueur.




Malcolm McLaren devant la boutique qu'il tenait avec Vivienne Westwood


Vivienne Westwood



Bon allez! Le voyage dans le passé est terminé! On grimpe tous dans la DeLorean du professeur Doc (retour vers le futur, ma culture cinématographique est très kitsh...), direction ces bonnes vieilles années 2000!

On commence par le début de la décennie, en Angleterre. Deux talentueux garçons, Pete Doherty et Carl Barat, fondent le groupe de rock européen le plus influent depuis Oasis, j'ai nommé les libertines! La fin des 90's avait enterré les instruments de musique à coup de boîtes à rythmes et de eminem, et la mort de Kurt Cobain avait plus ou moins rendu le rock à grosses guitares has been. Alors arrivèrent les superhéros roast-beef. Déblayant leurs influences clairement ancrées dans le rock anglais des 60's à la Beatles et Rolling Stones, ils réussirent à redonner ses gallons d'or au rock et aux riffs de guitare, laissant la voie libre à d'autres groupes donnant dans le revival du rock&roll. Mais souvent, ces successeurs puisent leurs références dans le NY de la fin des 60's ( le Velvet Underground et David Bowie), comme en témoignent les strokes et les kills notamment. Mesdemoiselles, vous devez remercier ce groupe d'exception que sont les libs. En effet, ils lancèrent le retour du dandy, mais en version trash. Slims skinny, vestes en cuir, derbies déglinguées, t-shirts ayant rendu l'âme... En somme, un style négligé, mais qui donne beaucoup d'allure.








Restons dans la mode des garçons, mais en version hip hop. En 2008, un talentueux jeune homme nous venant de Brooklyn, dans la banlieue de NY, revisite la culture propre à son style de musique en y insufflant des influences d'électro. Il s'agit de Kid Cudi, qui a connu la gloire grâce à un tube plus tard remixé par les Crookers, Day n' Nite. Grâce à lui, le style baggy ultra bas et sweat-shirts achetés à decathlon est enterré! A la place, pour être "in", il faut des pantalons droits ou larges, avec des baskets montantes fluo, et des sweats à fermeture éclair assortis aux chaussures ( type American Apparel quoi!). Attention, Kid Cudi n'a pas lancé cette tendance du hip-hop chic! D'autres l'ont fait avant lui (Lexicon, Kanye West, Spank Rock ou feadz par exemple). Mais c'est lui qui l'a démocratisée et l'a rendue "mainstream" ou "grand public". Et heureusement, cette tendance a encore de beaux jours devant elle. Un exemple. Souvenez vous du troisième album des kills. Vous savez, celui qui abrite THE hit rock de 2008, U R fever, he bah... figurez vous que Alison Mosshart et Jamie Hince ont fait appel au rappeur Spank Rock pour collaborer au mixage après être tombés sous le charme de son album yoyoyoyoyo.




Et enfin, gardons le plus révolutionnaire pour la fin, en terminant cet article par le look de Lady Gaga. Bon, au départ, rien de nouveau. Crinière peroxydée, lunettes oversize et maquillage extravagant, rien de très innovant en regardant les clips de just dance et poker face. Et puis arrivent ceux de Paparazzi et de Bad romance. Et là, c'est tout autre chose! Dans le premier, Stefani Joanne Angelina Germanotta nous sert une espèce de remake de la chorégraphie de Thriller de Michael Jackson, le tout dans des vêtements exubérants, voire immettables, sans doute siglés McQueen. Le second, à l'univers assez torturé, relate une histoire dans laquelle Gaga est kidnapée par un groupe de mannequins, avant d'être droguée et revendue à la mafia russe. Assez tordu n'est-ce pas? Encore ici, les vêtements sont invraisemblables. Par exemple, dans une scène, la jeune femme défile dans les fameuses chaussures Armadillo de McQueen, oeuvres que beaucoup de mannequins ont refusé de porter, les jugeant trop dangereuses. Je n'irai pas plus loin dans la discographie de l'artiste, ces deux exemples représentant à la perfection l'univers vestimentaire de la demoiselle: unique, futuriste, voire expérimental, original, extravagant, voyant.


Telephone


Lady Gaga portant les escarpins Armadillo de McQueen durant le clip de Bad Romance


paparazzi

2 commentaires:

  1. Et les coupes de Lady Gaga, on les doit à un petit français!!
    :)

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  2. oh c'est vrai?! Je savais paaas! C'est qui? Swann? =D

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