lundi 25 janvier 2010

Faut il limiter la liberté d'expression?

En ce mois de janvier 2010, j'arrive au point de me dire que U2 aurait pu chanter january, bloody january! Pour commencer, le dessinateur Kurt Westergaard, auteur des caricatures du prophète Mahomet en 2004, est victime d'une tentative d'assassinat, et, sur le réseau facebook, les remontrances à l'encontre d'un certain groupe humoristique font parfois froid dans le dos... Donc, je me suis dit qu'une réflexion sur le sujet illustrée par l'art ne serait pas de trop!
Tout d'abord, rappelons nous à quel point la censure fut l'ennemie de la création. En effet, dans le domaine de la littérature, où cet effet est le plus constatable, le merveilleux recueil de poèmes Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire fut maintes fois soumis à la censure de l'empereur Napoléon III, et ne fut publié qu'à titre posthume.

Un siècle plus tard, le problème n'est toujours pas résolu, et Vladimir Nabokov continue à choquer l'opinion bien pensante dans son roman Lolita, où il aborde la question de la pédophilie du point de vue de l'auteur du crime.



Et dans notre société actuelle, il semblerait qu'internet ait ouvert une voie royale au renouveau des autodafés. Jugez en par vous même, un site de vente a supprimé la version électronique du livre 1984 de George Orwell de ses plateformes de téléchargement... sympathique...




Néammoins, les partisans de la limitation de la liberté d'expression trouvent pas mal d'arguments méritant d'être soulignés. D'abord, d'un point de vue légal, l'article 6 du Code civil en France dispose que nul ne peut porter atteinte aux bonnes moeurs, notion évoluant avec la société. Cet article peut être utilisé comme argument pour la limitation de la liberté d'expression si les propos tenus sont trop choquants.
Aux Etats Unis, la liberté d'expression est constitutionellement protégée par le 1e amendement, qui offre une protection absolue. Cependant, il faut souligner le fait que cet amendement est très souven baffoué, la censure sévissant de façon assez considérable dans certains états.
Ensuite, d'un point de vue plus subjectif, certaines oeuvres peuvent suggérer des pratiques que la société estime abjectes telles la pédophilie(Brooke Shields photographiée par Garry Gross)...




... ou la zoophilie(Angelina Jolie photographiée par David Lachapelle).






Mais peut-on condamner la suggestion à pures fins de provocation par l'art? certains diront que oui, d'autres penseront que la provocation est une forme d'expression comme une autre, voire même un moyen de contestation qui a largement fait ses preuves. Le débat ne sera pas fini de si tôt.
L'humour noir est également une cible privilégiée des détracteurs de la liberté d'expression, comme en atteste le procès intenté contre le magazine Charlie Hebdo pour la publication des caricatures de Mahomet réalisées par K. Westergaard.



Ces oeuvres ont fait couler beaucoup d'encre car elles tournent en dérision un sujet dont il est "tabou" de rire: la religion. Cependant, comme le soulignait l'avocat du magazine, Philippe Val, "Il s'agit d'un combat d'idées qui, en aucun cas, exprime un mépris quelconque pour une foi quelconque. On a inventé la démocratie pour qu'il y aie un débat. Lorsque la religion devient une idéologie comme une autre, elle doit pouvoir être critiquée." Ce même problème de détournement de la religion a été souligné par une campagne de publicité pour la grande enseigne Benetton photographiée par Toscani, montrant une bonne soeur embrassant un curé.


Plus "trash", la série de photographies submission de Theo Van Gogh met en scène des femmes voilées et dénudées, au dos flagellé. Cette série coûta la vie à son auteur. Mais ici, l'oeuvre peut être considérée comme repoussant les limites de la tolérance. Et au premier abord, il est fort possible de penser cela. Mais dans une seconde lecture, on peut interpréter ces oeuvres comme une dénonciation du fanatisme religieux, valable pour toutes les religions. Et la dénonciation par le choc est la plus efficace, comme en témoigne la campagne de publicité pour la marque italienne nolita, ayant pour thème la condamnation de l'anorexie, montrant Isabelle Caro nue, prise en photographie par Toscani.Mais les choses se corsent quand le but de l'artiste n'est ni la dénonciation, ni l'humour, ni la provocation. Ainsi, que penser des oeuvres du Marquis de Sade, qui a passé le plus clair de son temps en prison pour atteinte aux bonnes moeurs? Son oeuvre "La philosophie dans le boudoir" se résume à 200 pages de sexe, son roman Justine ou les infortunes de la vertu se rit su viol, et son ouvrage Les 120 jours de Sodome met en scène des actes de torture et de barbarie. Et nous savons tous que Sade pense tout ce qu'il écrit. Là, on se dit que mince... certaines positions ne sont pas défendables, pourquoi leur accorder la liberté d'expression?
Je suis d'accord, les opinions de Sade sont indéfendables... mais doit-on pour autant brûler ses livres et coller une amende à quiconque les lirait? !
Ce ne serait pas très juste envers les nombreux Hommes qui ont donné leur réputation, voire même leur vie, pour pouvoir jouir d'un droit estimé aujourd'hui inaliénable. Et il ne faut pas oublier que la caractéristique principale de la dictature est la censure.

vendredi 1 janvier 2010

L'art au XXe siècle





























En ce premier janvier 2010, comme chaque année, le maître mot des media est le terme "rétrospective". Pour marquer le coup, je vous offre un voyage dans le temps afin de faire le point sur l'évolution de l'art durant un siècle très riche en émotions: the XXth century!
Le XIXe siècle s'achève sur l'impressionisme et les prémices du surréalisme, grâce à des peintres novateurs tels Klimt.
Ce dernier mouvement va connaître son développement et son apogée durant la première moitié du XXe siècle, notamment suite à l'avénement de la psychanalyse et de l'interprétation des rêves. Ainsi, les recherches de l'éminent psychanalyste Sigmund Freud vont influencer des auteurs tels André Breton, et des peintres tels Salvador Dali.
Mais ce courant n'est pas le seul à se démarquer de l'impressionisme. Ainsi, par exemple, Vassily Kandinsky compose ses oeuvres exclusivement à base de figures géométriques.
Un peu plus tard dans le siècle, cette idée de géometrie artistique sera reprise et différemment exploitée par Pablo Picasso, père fondateur du cubisme, qui utilise ce procédé pour créer des portraits et paysages distordus, exacerbant tantôt la souffrance causée par la guerre ou la perte d'êtres chers, tantôt la technicité de l'anatomie humaine.
Mais les portraits dits "classiques" ne sont pas totalement jettés aux oubliettes pour autant! la peintre mexicaine Frida Kahlo reste fidèle à la pratique de l'autoportrait, à la différence qu'elle se met en scène de façon très symbolique, parfois pour exprimer la souffrance qu'elle a enduré suite à son opération de la jambe, parfois pour exprimer son désir de changements dans son existence. Ainsi, ce courant expressioniste se démarque tout autant de l'impresionisme, puisqu'il représente l'état mental de l'auteur et non son environnement. Le peintre devient narrateur interne, et non plus externe.
La photographie, quant à elle, connaît son âge d'or grâce au progrès technique et à l'expansion des medias.

Après la seconde guerre mondiale et l'émergence de la société de consommation, les choses changent considérablement.
En effet, l'invention de la télévision et de la publicité ouvre une ère où la vie quotidienne est placée au premier plan. Ainsi, dans le mouvement pop art, érigé par des artistes tels Andy Warhol,Mimmo Rotella ou encore Richard Hamilton, ce sont les "stars" et les produits de consommation qui sont mis au premier plan. Dans le même courant, certains artistes puisent leur inspiration dans le monde de la bande dessinée, née durant cette période et emblème de la culture de masse. Ainsi, par exemple, Roy Liechtenstien met en scène des couples sous forme de vignettes, et dessinés de façon très graphique, avec une dominante de couleurs vives telles le jaune ou le rouge, comme les célèbres héros Marvel.

Aujourd'hui, aucun véritable courant ne semble émerger réellement au niveau peinture. Les innovations sont à chercher du côté de l'architecture, avec des artistes tels l'irakienne Zaha Hadid, au style épuré, futuriste et très géométrique, tantôt courbé, tantôt anguleux.
Quant à la photographie, il faut fouiller dans la mode ( je vous concocte un petit article sur le sujet), et dans la photographie engagée, avec une profusion de clichés dénonçant la famine en Afrique et la dégradation de l'environnement.
Ensuite, nous avons les pseudos artistes qui enferment leurs excréments dans des bocaux ou filment leurs chiens en train d'agoniser. Va t'on les laisser devenir les ambassadeurs de "l'art" du XXIe siècle?
Images:"Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une pomme-grenade une seconde avant l'éveil" Dali/ ''Plusieurs cercles"Kandinsky/ "La femme qui pleure" Picasso/ "Roots" Frida Kahlo/ un collage de Mimmo Rotella/ "M Maybe" Roy Liechtenstein/ le Musée National de l'art du XXIe siècle de Rome, conçu par Zaha Hadid, qui ouvre ses portes en Mai 2010/ une photographie réalisée par Kevin Carter en 1993, parue dans le New York Times du 26 mars de la même année